28 Mars 2014

Mission Rosetta : l'atterrisseur Philae se réveille comme prévu

Le petit robot, qui doit être largué en novembre prochain sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, est sorti de son hibernation aujourd’hui. Une étape cruciale de la mission Rosetta après le réveil de l'orbiteur en janvier. Le CNES s’apprête à recevoir les 1eres données scientifiques de Philae.
28 mars 2014

300 scientifiques dans toute l'Europe

Après le réveil de l’orbiteur le 20 janvier 2014, Philae, petit atterrisseur de 100 kg pour l’instant accroché à la sonde, a repris contact avec la Terre ce vendredi 28 mars 2014. Un 1er signal a été reçu à 15h (Paris) au LCC, le Centre de contrôle du Lander installé à Cologne, en Allemagne.

Au cours du mois d’avril, tous les équipements à bord vont faire l’objet d’un véritable check-up pour vérifier qu'ils fonctionnent correctement. Des solutions seront envisagées en cas d’anomalies. Cette « recette en vol post-hibernation », dans laquelle le CNES est fortement impliqué, sera également utilisée pour télécharger le « logiciel de vol » qui gèrera l’activité de l’atterrisseur Philae pendant sa descente et après son atterrissage.

Car le défi de Rosetta est bien de s’approcher de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, située actuellement à 650 millions de km de la Terre pour y déposer Philae, un atterrisseur bardé de 10 instruments scientifiques. Il faudra ensuite escorter la comète durant son approche du Soleil pendant plus d’un an. Objectif : mieux connaître la structure interne du noyau, sa nature et sa composition.

La mission Rosetta mobilise plus de 300 scientifiques dans toute l’Europe, répartis sur 4 sites parfaitement coordonnés : le RMOC de l’ESOC à Darmstadt (Allemagne) en tant que centre de contrôle de l’orbiteur Rosetta, le RSGS de l’ESAC à Madrid (Espagne) pour les opérations scientifiques de cet orbiteur, le LCC du DLR à Cologne (Allemagne) en tant que centre de contrôle de Philae et enfin le SONC du CNES à Toulouse pour les opérations scientifiques et la navigation de Philae.

Une prouesse technologique

Le SONC démarre dès aujourd’hui ses activités « post-hibernation. » Le centre de mission est chargé de calculer les trajectoires qui permettront à Philae de se poser sur la comète en toute sécurité, mais ce n'est pas tout. Il doit aussi préparer et suivre les opérations scientifiques et traiter, archiver les données issues de ces opérations.

« Pendant 3 semaines, nous allons inspecter l’atterrisseur sous toutes ses coutures par télémesure, afin de vérifier qu’il est prêt pour le grand saut, explique Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES. Tout cela nous conduira à la dernière semaine d’avril, qui marquera pour nous la fin de la préparation bord des opérations. Après une phase d’entraînement des équipes pour l’atterrissage en mai et juin, la sélection du site d’atterrissage sera la tâche principale du SONC cet été. »

Une vingtaine de personnes est mobilisée, au CNES, pour la préparation de l’atterrissage de Philae. Plusieurs compétences sont mises à profit pour réussir cette prouesse technologique : mécanique spatiale pour le calcul de la trajectoire de Philae, spécialistes du « bord » pour la préparation des opérations, et spécialistes de la gestion des données pour la fourniture des précieuses informations qui seront collectées par Philae sur la comète.

 

Les prochaines étapes de la mission Rosetta en 2014

  • Avril  : recette en vol post-hibernation de Philae
  • 21 mai : 1eres manœuvres de rendez-vous avec la comète
  • Mai à juillet : série de freinages pour le rendez-vous avec la comète
  • Juillet : 1eres images « résolues » de la comète
  • 6 août : mise en orbite de Rosetta autour du noyau de la comète
  • Août à octobre : sélection du site d’atterrissage de Philae
  • Novembre : atterrissage de Philae sur la comète
  • Décembre :  début de la phase « d’escorte » de la comète par Rosetta

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