23 Octobre 2014

Augmentation de l’activité du noyau

L’activité de la comète 67P n’est pas encore intense, mais elle monte indubitablement en puissance. Principalement localisée jusqu’aux dernières semaines à la région du cou, entre les 2 lobes, elle concerne maintenant, à des niveaux divers, presque l’intégralité des régions éclairées du noyau.
24 octobre 2014

Une activité croissante

Alors que le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko est encore à près de 468 millions de km du Soleil, les scientifiques constatent depuis quelques semaines une augmentation régulière de l’activité.

Les jets de poussière que l’on pouvait mettre en évidence en allongeant le temps de pose des images prises par OSIRIS et par la caméra de navigation étaient localisés jusqu’à présent dans la région du cou, ce rétrécissement qui sépare les 2 lobes.

Mais, d’après Jean-Baptiste Vincent (Max Planck Institute for Solar System Research, Allemagne) : « une grande partie de la surface éclairée du noyau est d’ores et déjà active. »

La plupart des comètes observées par le passé ont vu leur activité augmenter significativement lorsqu’elles arrivaient à moins de 450 millions de km du Soleil. À partir de cette distance, qui correspond à 3 unités astronomiques, 3 fois la distance moyenne de la Terre au Soleil, le noyau reçoit suffisamment d’énergie solaire pour qu’une part croissante de la glace d’eau qu’il contient se sublime, passant directement de l’état solide à l’état gazeux.

Selon l’intensité du processus, la vapeur d’eau libérée peut diffuser à travers la croûte poussiéreuse qui semble envelopper le noyau ou s’échapper sous forme de jets plus ou moins puissants. Ces jets sont chargés de poussières microscopiques entraînées par le flux de gaz. Pour la 1ere fois, grâce à Rosetta, les astronomes vont pouvoir suivre en temps réel la montée en puissance du dégazage d’un noyau cométaire jusqu’à son passage au plus près du Soleil, soit le 13 août 2015 pour 67P.

Leur éclat étant encore plus faible que celui de la surface, il faut poser plus longtemps et surexposer celle-ci pour distinguer correctement les jets. D’autre part, une seule image n’est généralement pas suffisante pour situer sans ambiguïté la source d’un jet. Les astronomes mettent donc à profit la rotation du noyau et les déplacements orbitaux de Rosetta pour multiplier les angles d’observation et tenter de construire une représentation tridimensionnelle de la structure des jets.

Philae aux 1eres loges

L’intensification de l’activité du noyau était prévue de longue date et ne devrait rien changer à la séquence de largage de Philae qui doit normalement se dérouler dans moins de 3 semaines, le 12 novembre.

Pour l’heure, le site d’atterrissage J semble plutôt calme, même si une zone active semble se développer à près de 1 km de là sur le petit lobe. Plus qu’un risque, cette situation est plutôt considérée par les scientifiques comme une chance de pouvoir observer ce phénomène à faible distance.

Le 24 octobre 2014 à 0h00 (UTC), Rosetta se situait à 489 millions de km de la Terre et à 468 millions de km du Soleil. Le délai de communication avec Rosetta est actuellement de 1 632 s, il faut donc 27 min 12 s aux données émises par Rosetta pour atteindre la Terre ; tous les systèmes à bord et tous les instruments fonctionnent parfaitement.

Rosetta est une mission de l’ESA avec des contributions de ses États membres et de la NASA. Philae, l’atterrisseur de Rosetta, est fourni par un consortium dirigé par le DLR, le MPS, le CNES et l'ASI. Rosetta sera la 1ere mission dans l'histoire à se mettre en orbite autour d’une comète, à l’escorter autour du Soleil, et à déployer un atterrisseur à sa surface.