4 Juin 2010

Les 10 ans de la Charte sur fond de marée noire

Créée par le CNES et l’Agence spatiale européenne il y a tout juste 10 ans, la Charte « Espace et Catastrophes Majeures » a été activée lors de l’explosion de la plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique en avril : l’occasion de rappeler son rôle primordial dans la gestion des crises.

Une efficacité prouvée

En avril 2000, la Charte « Espace et Catastrophes Majeures » voyait le jour, avec pour but de fournir des données satellites aux autorités de sécurité civile responsables de l’organisation des secours lors de catastrophes d’origine naturelle.

10 ans après, son efficacité a été prouvée à de nombreuses reprises et la coordination entre les 9 pays signataires est primordiale :

« L’efficacité de la Charte repose sur la gratuité des informations, explique André Husson, représentant du CNES au comité directeur de la Charte. Dès lors qu’il n’y a pas d’obligation de résultat de la part des pays membres, les données ne sont délivrées que si cela en vaut la peine. »

Comment ça marche ? Une fois la Charte activée par l’un des utilisateurs autorisés (service de protection civile ou agences spécialisées de l’ONU), les satellites susceptibles d’aider sont mobilisés.

Ils jouissent d’une vue imprenable et fournissent des données à partir desquelles on fabrique des cartes détaillées des dégâts sur place.

Les équipes de secours peuvent ainsi venir efficacement en aide aux populations sinistrées.

Spot 4 et 5, des outils efficaces

Et une grande partie des informations est fournie par les 2 satellites français mobilisés dans le cadre de l’accord international, Spot 4 et Spot 5 : « plus du tiers des images », estime André Husson.

Spot 5 est d’ailleurs utilisé pour observer l’évolution de la marée noire qui sévit actuellement dans le Golfe du Mexique.

Une fois la demande d’activation de la Charte validée le 22 avril, les satellites ont été reprogrammés pour fournir les données les plus précises possibles de la zone sinistrée.

Le principe d’une entraide internationale a fait son chemin et d’autres nations sont aujourd’hui prêtes à emboîter le pas des pays membres. « La Russie, le Brésil et la Corée du Sud ont fait une demande officielle pour en faire partie, ce qui sous peu devrait porter à 12 le nombre de pays participants » précise André Husson.

Le CNES, l’ESA et l’agence spatiale canadienne (CSA) fêterons le 10e anniversaire de la Charte le 19 octobre prochain en ouverture du conseil des ministres de l’ESA.

Le dispositif a un bel avenir devant lui puisque le système optique Pléiades, qui équipera les futurs satellites d’observation de la terre, devrait fournir des images encore plus précises, augmentant ainsi les champs d’application.

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