1 Avril 2011

SPOT : 25 ans de carrière, 25 millions d'images

Les satellites SPOT, imaginés et conçus par des ingénieurs du CNES, fêtent leurs 25 ans ! Au cours de leur carrière, 3 générations de satellites se sont succédées, offrant aux utilisateurs une vision de plus en plus précise et complète de la Terre.

1er avril 2011

Une vision large et précise

« La conception des 1ers satellites SPOT a commencé il a 35 ans, retrace Françoise Masson, chef de projet Spot au CNES. Évidemment les satellites ont évolué depuis, mais l’architecture de base est toujours la même et les données toujours autant exploitées. »

Le satellite Spot-1, lancé en 1986, est imaginé pour observer la Terre : les villes, les routes, les champs, les catastrophes naturelles

Il vient alors concurrencer le satellite américain Landsat, 1er satellite d’observation de la Terre mis en service en 1972.

Très rapidement, SPOT-1 se démarque. Les ingénieurs du CNES l’ont doté de miroirs orientables qui lui permettent de regarder à droite et à gauche de sa trace : le satellite peut observer un même site tous les 5 jours et faire des observations en relief.

Autre point fort : une résolution de 10 m, jusque là inégalée. Le concept est efficace et inspire bientôt de nombreux satellites européens.

« Spot a très clairement été le précurseur des satellites de surveillances militaires Hélios, raconte Benoît Boissin, responsable du programme SPOT au CNES. Les technologies développées pour les plates-formes SPOT ont également permis l’émergence des 2 satellites radars ERS, du satellite environnemental Envisat (1) et des 3 satellites météos MétOp (2). »

25 millions d'images en 3 générations

« La 1re évolution majeure intervient avec SPOT-4 lancé en 1998, explique Benoît Boissin. Le satellite peut faire des observations dans le moyen infrarouge et embarque l’instrument Végétation, un instrument grand champ de résolution kilométrique qui fournit chaque jour une image de la Terre. »

Les informations recueillies dans le rouge et le proche infrarouge sont caractéristiques de l'activité photosynthétique des végétaux, tandis que le moyen infrarouge révèle l'humidité du sol et le contenu en eau de la végétation.

Il offre alors aux forêstiers et aux agriculteurs la possibilité d'évaluer et de mieux gérer l'état de santé des forêts et des cultures.

La 2e évolution majeure arrive en 2002 avec SPOT-5 : le satellite photographie désormais la Terre avec une résolution de 2,5 m. Un véritable seuil est franchit. « Lors de la récente catastrophe qui a touché le Japon, SPOT-5 a permis d'identifier toutes les zones touchées par le tsunami sur 300 km de côtes en seulement 2 jours, souligne Hélène de Boissezon, responsable du service Analyse et Produits images au CNES. Aucun autre satellite n'offre un tel compromis largeur de champ / résolution, atout majeur pour l’observation précise de vastes territoires. »

Le gain de résolution apporté par SPOT-5, et les nombreuses applications qui en découlent, auront permis au marché de l’imagerie satellitaire d’émerger. « La filiale Astrium-Spot Image va aujourd’hui développer et financer les satellites Spot 6 et 7, plus petits et plus agiles. La filière est opérationnelle et peut aujourd’hui assurer son financement, preuve de sa réussite », conclut Benoît Boissin.

(1) Satellites développés par l’ESA.
(2) Satellites développés par Eumetsat.

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